Musique hétéronyme

Musique Hétéronyme

« La façon dont une génération progresse en faisant sienne l’expérience immédiatement reçue peut être décrite comme explorations et décou­vertes faites non en développant des moments, techniques et formes achevés de la génération précédente, mais en dévoilant ce qui fut à peine esquissé, passé presque sous silence. Mettre à jour, c’est amener à la surface, clarifier ces éléments hésitants et inachevés. Dissonances, bruits, timbre. Ce qui est secondaire. Ouvert. En analogie avec ces éléments secondaires, les moments temporels non encore accomplis d’un objet limitent singulièrement notre propension à considérer ce même objet sous le seul angle de sa forme finie. « 

extrait de l’article ’signaux, répétitions, fenêtres’ in la Revue d’Esthétique n°4 – 1982

Mettre en œuvre plusieurs aspects particuliers de musiques du passé. Organiser des rencontres entre des musiques et des sons parfois très éloignés géographiquement et dans le temps pour faire émerger une nouvelle écoute.
Non pas en les décomposant, mais en montrant des zones qui restent souvent impossibles à entendre: c’est une tentative de “relire”, de ré-interpréter et d’abord par écrit. Mais aussi nouvelle pédagogie, par une analyse qui montre, qui met en avant les diverses façons dont peut être perçu, à des moments différents, tel ou tel fragment musical, à la fois son passé, son présent et ce qu’il anticipe, et par conséquent s’ouvre à ce qui échappait, en partie, au compositeur lui-même, et à l’époque au sens étroit du terme où telle ou telle œuvre fut écrite.
Elles ne sont, redisons le autrement, ni citation, ni analyse, mais une prospective à plusieurs voies.
( À la fois un travail et une musique originale, mais en même temps différent des autres compositions. M. D. Jagodic s’en explique dans un texte: « Signaux, Répétitions, Fenêtres » -in la Revue d’Esthétique musiques présentes -82- où il parle de ses trois œuvres: « Mahleriana », « Répétitions pour un grand orchestre » et « Mouettes de Benjamin ». Depuis 88 ces travaux se multiplient, surtout à partir des musiques de Bruckner, Liszt, et de la Nouvelle École de Vienne…)